Améliorer la sécurité en formation plongée recycleur
24 juil. 2012L’école de plongée www.Aquadomia.com propose des formations plongée entièrement sur mesure, du débutant en niveau 1 plongée au moniteur plongée en passant par la plongée tek qui pemet de repousser les limites : cursus FFESSM ANMP ou TDI Trimix en circuit ouvert et formation plongée,en stage plongée recycleur CCR ou recycleur fermé. Les formation dites "TEK" ont parfois tendance a avoir la réputation d'une accidentologie accrue, particulièrement pour les recycleurs de plongée, alors que celà reste une activité bien moins risquée que beaucoup d'autres sports.
C'est la raison pour laquelle un forum international s'est tenu en mai 2012 pour faire le point sur l'amélioration de la sécurité avec ces appareils qui révolutionnent la plongée loisirs depuis quelques années. Les recycleurs sont des machines qui recyclent le gaz expiré en éliminant le CO2 que nous produisons grâce à une cartouche de chaux et en renouvelant l'oxygène consommé. Assez génial à utiliser car ils permettent de limiter les quantités de gaz à emporter et aussi de plonger sans bulles et sans bruit : avec un recycleur on peut s'approcher beaucoup plus près des poissons, rester beaucoup plus longtemps avec eux et les suivre plus profond, en limitant les paliers de décompression grâce à l'optimisation de la composition du gaz respiré.
Inutile de se voiler la face : plonger en recycleur comporte des risques, mais prendre sa voiture le matin aussi est risqué.
On compte environ 200 décès au monde en recycleur de plongée depuis 1998, à peu près 10 par an jusque 2005 puis les chiffres sont montés à 20 par an. Rapporté aux 120 décès en plongée par an au monde sur un public qui compte plusieurs millions de pratiquants en bouteille classique (pour rappel on estime à environ 500 000 plongeurs pratiquants en France, dont 140 000 licenciés à la FFESSM) alors que les pratiquants en recycleurs sont quelques milliers, il est évident que le taux est plus élevé. Rappelons néanmoins que beaucoup d'activités connaissent plus de taux d'accidents mortels que la plongée qui reste une activité peu risquée.
En tout cas tout le monde est d'accord pour dire que la sécurité en recycleur mérite d'être améliorée, même si il est difficile d'analyser les causes des accidents survenus. En effet il n'existe pas de base de données centralisée qui permettrait de mieux faire évoluer les analyses. Cependant si l'on peut considérer que la plongée en recycleur est 5 à 10 fois plus risquée que la plongée traditionnelle en circuit ouvert, ce qui rendrait la plongée recycleur aussi risquée que le parachutisme.
Contrairement aux idées reçues, la plupart des accidents se seraient produits dans le cadre de plongée situées dans des zone raisonnables d'évolution à moins de 40 mètres, et non pas majoritairement dans des plongées plus extrêmes à plus de 80 mètres. Les principales causes d'accidents sont le fruit d'erreur de préparation de l'utilisateur, de mépris des check list de sécurité, de dépassement de ses limites personnelles, de l'utilisation de solutions de secours (bouteilles de secours embarquées ou bail out ou "réchap") insuffisantes. Des problèmes qui pourraient être résolus avec une formation plus pointue et une ingénierie plus poussée.
Ainsi on constate que des plongeurs en recycleurs ayant été formé négligent les enseignements de base tels que la préparation méticuleuse de la machine, sa maintenance et vont même jusqu'à accepter de plonger avec une machine dont ils connaissent l'usure des sondes à oxygène si vitales ou présentant des fuites qui sont tant à craindre !!!
La réelle valeur ajoutée des recycleurs n'est pas tant dans les plongées profondes, mais dans l'augmentation significative de l'autonomie aux alentours des 20 à 30 mètres, profondeur à laquelle on peut rester plusieurs heures sans problèmes.
Les recycleurs permettent tant de liberté (plus d'autonomie, accès plus facile à des profondeurs extrêmes....) que les utilisateurs semblent en oublier très vite les fondamentaux. Il suffit d'observer certains plongeurs recycleurs pour s'en apercevoir : pas de vérification d'étanchéité de la boucle en pression positive et négative avant de plonger, pas de vérification des soupapes anti-retour de la boucle, pas d'allumage de la machine avant de la mettre sur le dos, pas de pré-ventilation sur la boucle pendant quelques minutes avant de plonger, prolongation de l'utilisation de la chaux au delà des préconisations, extinction de la machine dans l'eau.....
BREF toute la communauté semble s'entendre sur la nécessité de respecter les checks list et de respecter les 5 règles de base suivantes :
1 Etre correctement formé et accéder progressivement à des nouvelles conditions de plongée
2 Suivre sa check list (avec notamment ouverture des bouteilles oxy et diluant, vérification des soupapes anti retour du tuyau annelé respiratoire, durée d'utilisation de la chaux, étalonnage des cellules)
3 Respirer sur la machine avant de plonger
4 Choisir de plonger ou de ne pas plonger
5 Envisager une solution de secours avec suffisamment de bail out
En terme d'ingénierie, nous arriverons progressivement aux recycleurs de type "R" pour Récréatif comme l'initiative du Poseidon Discovery MK VI qui fait sa check list tout seul, lui-même et qui est équipé d'une "BOV", Bail Out Valve ou système de passage en circuit ouvert sans quitter la boucle qui se généralise sur l'ensemble des machines du marché. Cette machine, à mon sens commercialisée trop tôt sans être suffisamment aboutie et fiabilisée, aurait apporté bien des réponses si elle avait tenue toutes ses promesses.
Malheureusement comme certaines nouveautés lancées trop tôt, j'ai essuyé les plâtres comme beaucoup des primo accédants, notamment en expérimentant une hypercapnie légère mais bien épuisante suite à une cartouche de chaux mal confectionnée en usine, sans compter le nombre de pas de vis qui n'ont pas survécu à quelques utilisations et les premiers tuyaux qui s'auto-pinçaient. Pour un recycleur loisirs sûr, c'est une peu juste, d'autant que les équipes SAV n'étaient pas formées.
Un enjeu majeur : la fiabilité des cellules oxygène
Mais l'enjeu principal reste de s'assurer que le gaz respiré en boucle est respirable. Et c'est là que se pose le problème des cellules oxygènes qui mesurent la pression partielle d'oxygène contenue dans la boucle. Ces cellules vitales car c'est d'elles que dépend la qualité du mélange, que celle-ci soit pilotées manuellement ou électroniquement : trop d'oxygène et c'est l'hyperoxie avec ses crises de convulsions et syncope, pas assez et c'est l'hypoxie qui vous rendra inconscient !!!
Hors la fiabilité des cellules oxygène reste à améliorer, d'autant qu'originellement elles n'ont pas été pensées pour la plongée. Ainsi les recycleurs et leurs utilisateurs bafouent les spécifications des fabricants des cellules galvaniques conçus pour l'oxygénothérapie médicale normobare, ne serait-ce qu'en calibrant à 1 bar à 30 degrés de température pour finalement utiliser les cellules jusqu'à 1,6 bar à 18 degrés ! Qui plus est ces capteurs se dérèglent provisoirement avec la condensation et l'humidité, et ces erreurs temporaires pourraient être la cause de certains accidents mortels inexpliqués.
Et c'est pourquoi les recycleurs d'aujourd'hui utilisent presque tous une technique développée - il y a 50 ans - consistant à utiliser un algorithme probabiliste basé sur l'utilisation de 3 cellules redondantes.
Mais cet algorithme est maintenant contesté et il semblerait que 3 cellules qui ont le même historique d'utilisation (ce qui est le cas dans les recycleurs), c'est à peine mieux qu'une seule.... Les pistes d'avenir reposent sur des cellules recalibrées régulièrement en plongée (comme avec le Poséidon), sur des capteurs solides n'utilisant pas la technologie du courant galvanique qui rend les cellules si éphémères avec une durée de vie max de 18 mois....
La face cachée du recycleur : la mesure du CO2 ?
Si l'oxygène est mesurée, la mesure de la qualité du mélange respiré en CO2 (qui est dangereux à partir de... 0,03 Bar en provoquant l'hyperventilation) qui est apparue sur certaines machines comme le Sentinel alors que les autres se contentent d'estimer la durée de vie de l'efficacité de la chaux en mesurant sa durée d'utilisation ou l'évolution de sa température rencontre les mêmes problématiques. La durée de vie de la chaux contenue dans la cartouche du recycleur peut varier avec un facteur 20 en fonction de l'intensité de respiration, la température et la profondeur. De plus l'apparition du CO2 peut intervenir très soudainement, en l'espace d'une minute.
L'avenir : l'automatisation
Comme l'apparition du manomètre qui a détrôné les fameuses bouteilles à réserve, l'avenir semble être à la gestion automatique. Aux détracteurs de l'électronique embarquée, je répondrais par une simple question : mais qui aujourd'hui accepterait de conduire une voiture sans ABS ? Bien sûr ces technologies devront être fiabilisées pour nous offrir des plongées encore plus sûres.
Pour découvrir en toute sécurité la magie de la plongée recycleur, je vous propose avec Aquadomia.com l'école de plongée spécialiste de la formation plongée sur mesure, en tant que formateur recycleur à circuit fermé avec diluant air et trimix, des stages de formation sur les machine Evolution Plus d'AP Diving, la machine la plus diffusée au monde et la seule reconnue en France par la fédération délégataire, la FFESSM.