Comment je choisis mon matériel de plongée ?

 

Un peu d’histoire avant d’entrer dans le vif du sujet…

 

Quand j’ai débuté en 1988, mon budget ne me permettait pas de prétendre à de l’équipement neuf. Fort heureusement la cotisation club était très limitée et permettait d’avoir accès au matériel de celui-ci, c'est-à-dire pas grand chose puisque cela concernait les fameuses bouteilles jaunes longues de 12 litres à réserve (avec l’énorme avantage d’un poids limité, ce qui n’est malheureusement plus le cas de la plupart des blocs plus récents) et les bons vieux détendeurs Spiro et Scubapro d’un autre âge entretenus avec passion par des bénévoles du club ne comptant pas leur temps (et oui ça existait !) et réussissant à maintenir en état des équipements qui avaient du mal à cacher leur âge du fait du vieillissement accéléré imposé par l’utilisation collective et les maltraitances associées. Et la stab me direz-vous ? Que neni à l’époque l’équipement faisait juste son apparition en France et son utilisation était encore réservée dans la plupart des cas à l’élite titulaire du niveau 2. Dans les faits, on ne voyait pas de stab mais surtout les fameuses bouées collerettes du type « Fenzy » que de nombreux collectionneurs exhibent encore fièrement dans certains clubs, convaincus que seul cet équipement peut leur permettre de bénéficier du confort et de l’efficacité des seules techniques qui ont fait leur preuve, celles développées après guerre…mais je m’égare !

 

Pour débuter dans cette passion qui m’a tant apporté, j’ai d’abord investi dans des palmes jet fin en caoutchouc (l’un des must de l’époque), un masque , un tuba et bientôt l’affaire du siècle se présenta, une combi d’occasion 2 pièces de 7 mm comptabilisant pas plus de 300 plongées pour 200 Francs ! Mes excursions en milieu naturel (en Belgique à mes débuts) allaient pouvoir se faire sérieusement grâce à cet équipement qui me suivi pendant 5 ans avant que les deux manches ne se désolidarisent de la veste lors d’un ultime déséquipement !

 

Vous l’avez compris ma première course à l’équipement fut celle des bonnes affaires d’occasion avec tous les bonheurs esthétiques que la disparité des origines et des vétustés peut apporter !

 

Heureusement aujourd’hui grâce à l’extrême lucrativité des activités de formation plongée (vous ne le saviez pas ? Un moniteur de plongée français peut gagner jusqu’à plusieurs fois le salaire minimum éthiopien !) je suis en mesure de m’offrir du matériel au top. Mais quels sont mes critères de choix ?

 

N’ayons pas peur de le dire, j’ai dû trop souffrir de mon dépareillement de mes débuts ou de l’image « warrior » de mes moniteurs au matériel passé de couleur pour supporter la médiocrité esthétique. Bref j’aime frimer avec mon matos et pour cela il faut qu’il soit beau ! Cela fait donc partie de mes trois principaux critères de choix : la marque, pour la réputation et le SAV, l’esthétique pour le look et plonger beau, et le prix pour en avoir pour mon argent.

 

Qu’est-ce que j’ai donc comme équipement ? Pour ma part j’ai choisi un pack de la marque Mares qui m’habille de la tête au pied, à l’exception du masque qui est de chez Cressi. L’avantage de cette formule pour nous les moniteurs c’est que la marque nous fait un prix très sympa en contrepartie d’un engagement d’exclusivité. Pour avoir un SAV optimal j’ai bien sûr acheté ce pack chez mon revendeur préféré, le Vieux Plongeur qui me garantit réactivité et disponibilité, le tout avec le sourire.

 

Mais je ne vais pas faire de publicité outre mesure, et je vais plutôt vous détailler mon équipement et les raisons pour lequel je l’adore, ainsi que mes conseils de choix. Avant tout je me répète mais j’ai choisi Mares parce que leur matos est beau, bien « designé » : ils sont forts ces italiens, et c’est vrai que dès que l’on choisi dans les marques « valeurs sûres » c’est pour moi l’esthétique qui fait la différence, les écarts de performances et de confort ayant tendance à se réduire avec les progrés incessants.

 

Mon masque : c’est un Cressi Big Eyes avec liseret bleu. Ce type de masque à grand champ de vision avec jupe transparente apporte vraiment un super confort en luminosité et c’est vrai que je vois mes élèves sur le côté au travers de la jupe. Pour rien au monde je ne reviendrais sur du silicone noir, même si la transparence a toujours tendance à virer à la jaunisse au terme de quelques mois d’utilisation. Par contre ces masques ont une grande ouverture et « tombent » bas sur les joues : ce qui veut dire que toutes les morphologies ne s’y font pas, un simple rictus pouvant provoquer une fuite !

 

Ma combi : c’est une Monopièce 7 mm Antartica avec manchons et fermetures éclairs. Pour ma part la formule humide monopièce est vraiment le meilleur choix : c’est rapide et facile à enfiler, on s’y sent à l’aise. A mon avis bien plus pratique qu’une combinaison de chasse nécessitant multe contorsions et litres de shampoing à la viscosité criminelle sur le pont d’un bateau fréquenté, et qu’une semi étanche (qui est donc semi-humide !) avec fermeture dorsale vous obligeant à recourir à une aide extérieure et vous privant de l’usage de vos bras pour la nage tant l’impression d’avoir un cintre dans le dos est présente ! Ceci dit je ne suis pas frileux et c’est vrai que si c’est votre cas mieux vaut s’orienter vers des solutions plus épaisses ou sèches que la mienne.

Je vous conseillerais soit les humides modulaires, avec monopièce et surveste ou alors l’étanche qui est désormais un produit grand public à la fois par l’évolution de la qualité des matériaux et par la diminution des coûts.

En tout cas c’est certain je ne vous conseille pas une combinaison en deux pièces avec salopette et veste : pourquoi ? Parce que je trouve ça pas beau et démodé ! Après faites votre choix. Autres petits conseils : dans le cas d’un monopièce humide, l’existence d’un double zip permettant l’ouverture de la fermeture par le bas peut représenter un vrai plus pour les garçons pour laisser libre cours aux effets secondaires de la diurèse d’immersion. Autre chose si vous optez pour une combinaison à cagoule séparée choisissez en une qui dispose d’une poche sur la jambe afin de la ranger : cela vous évitera bien des soupçons et recherches sur un bateau fréquenté !

Enfin pensez aux couleurs : pour être beau certes, mais pensez aussi à ceux qui peuvent avoir à vous chercher au fond ou en surface : quand on connaît les stats relatives aux plongeurs égarés en surface, le jaune fluo ne serait-il pas finalement un bon choix ?

 

Dans un article à venir, je vous détaillerais la suite de mon équipement…

 

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