Tortue marine à Marseille : rêve ou réalité ? Table ronde du 18/07/16
20 juil. 2016Tortue marine à Marseille : rêve ou réalité ?
Compte-rendu de la table ronde du 18/07/16 organisée par Aquadomia dans les locaux de Dune Marseille. Compte-rendu rédigé par Anaïs Dominici, photos de Romain Lamarche.
Les intervenants :
René Heuzey, intervenant d'honneur :
Société Label bleu production : Vidéaste sous-marin
Fondateur et président de l’association « un Océan de vie »
Gérard Carrodano :
Pécheur professionnel à la Ciotat
Premier Prud'homme des pêcheurs professionnels de La Ciotat
Fondateur des sentinelles de la mer
Henry Mennella
Formateur en biologie sous-marine
Francis Le Guen
Plongeur, Explorateur, Photographe
Réalisateur des célèbres « carnets de plongée »
Vincent Maran
Biologiste et photographe sous-marin
Inventeur du site « Doris »
Martial Caspar
Ancien président de l’office de la mer
Fonctionnaire territorial à la mairie de Marseille, commission Mer
Jean Cabaret
Administrateur du parc des calanques
Président de la commission Bio FFESSM, moniteur bio
Xavier Descamps
CEO Dune World
Le Public :
Il est composé d’une vingtaine de personne. Ce sont tous des plongeurs de la région de Marseille.
Il comporte notamment, un biologiste sous-marin, un membre de Sea Shepherd, des photographes amateurs, des moniteurs de plongée.
Le public pose ses questions par SMS à l’animateur de la soirée, Vincent Defossez.
Vincent retransmet les questions aux intervenants.
Question à l’ensemble de l’auditoire :
Pensez-vous que l’on puisse voir des tortues de temps en temps en plongée dans les années à venir ?
- Vote à main levée : seulement 3 ou 4 oui
Début de la table ronde :
Quelles tortues sont présentes en Mediterrannée :
- Tortue Caouenne : la + fréquente
- Tortue Verte : 2ième + fréquente
- Tortue Luth : très peu observée
- Tortue imbriquée : très peu observée
Toutes ces espèces de tortues sont en danger.
Il y a peu de lieux de pontes pour les tortues en Méditerranée car les côtes sont très urbanisées, depuis longtemps.
Les tortues peuvent se reproduire 3 ou 4 fois par an si elles trouvent un lieu de ponte. Les sites de ponte sont plutôt situés en Méditerranée orientale.
Sur 1000 œufs, 1 arrive à maturité, ce qui est dans la moyenne pour la vie marine.
Propositions des intervenants :
-créer un lieu de ponte dans le parc national pas sûr que les tortues décident de s’y reproduire
- Prélever des petites tortues et les faire grandir en semi-liberté puis les relâcher l’idée est bonne, mais pas sûr que les tortues restent sur nos côtes par la suite
Les menaces
Les plongeurs :
L’augmentation massive du nombre de plongeurs peut être une menace pour la vie marine.
Le bruit des bateaux perturbe la vie sous-marine, les cotes sont de plus en plus urbanisées pour répondre au tourisme de masse.
En ce moment il y a 50% de fréquentation en moins en Egypte, et les plongeurs voient 2 fois plus de poissons.
Il faut avoir une logique d’usage et ne pas saturer les sites de plongée.
Le comportement des plongeurs s’est fortement amélioré en bien. Il n’en est pas de même pour les non plongeurs.
Les déchets :
Il y a beaucoup trop de pollution par les macros déchets en mer.
Il faut éduquer les enfants (et les parents) au respect de la mer.
Tout le monde à sa part de responsabilité dans la gestion des déchets, dans le ramassage.
L’association, « un océan de vie « crée en 2016 est un moyen de lutter contre la pollution déjà présente.
http://www.unoceandevie.com/fr/
Les plongeurs, munis de leur petit filet bleu, peuvent ramasser les déchets lorsqu’ils en rencontrent sous l’eau.
La conscience environnementale commence à être présente en Méditerranée occidentale, mais beaucoup moins du coté oriental ou les tortues se rendent pour pondre.
La France a retiré les sacs plastiques dans les magasins depuis le 1er juillet 2016, mais les autres pays ne l’ont pas encore suivi.
De plus, la plupart des choses que l’on achète dans les grandes surfaces, sont encore emballées dans une couche de plastique.
Travail du public : le public se répartit en 3 groupes pour répondre à la problématique :
Que pourrait-on faire pour voir plus de tortues sur nos côtes ?
Restitution :
Groupe 1 :
- combattre les sacs plastiques
- combattre les macros déchets
- supprimer les filets dérivant
Groupe 2 :
- réinsérer les tortues
- marquer les tortues avec des traceurs GPS pour voir ou elles souhaitent pondre et limiter l’impact de l’homme sur ces lieux
- sensibiliser le public sur le bienfait des tortues, qui par exemple sont friandes de méduses
Groupe 3 :
- éduquer le grand public à la gestion des déchets
- verbaliser plus strictement le fait de jeter un déchet ou mégot sur le sol
- réguler le nombre de plongeurs sur les sites
Les espoirs
Les stations d’épuration de nos côtes sont bien plus performantes que par le passé. La qualité de l’eau s’est améliorée.
Il faut communiquer de manière positive, montrer ce qui est beau dans notre mer pour donner aux gens l’envie de la protéger.
Il faut sensibiliser les professionnels de la mer pour qu’ils fassent eux même le message par la suite.
Les campagnes de ramassage de déchets sont de plus en plus nombreuses. Chaque petit geste compte.
Conclusion :
Sensibilisation, est le mot clé de la soirée.
La 2ième idée à retenir est gestion des déchets
Visionnage de quelques rushs sur les tortues filmées par René Heuzey.
La question du début de soirée est reposée à l’ensemble de l’auditoire :
Pensez-vous que l’on puisse voir des tortues de temps en temps en plongée dans les années à venir ?
- Vote à main levée : il y a beaucoup plus de mains levées
La soirée s’est terminée sur un apéritif participatif.
Vincent Maran, intervenant